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Quand le travail abusif se rapproche de l’esclavage moderne

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Il y a quelques semaines, une ancienne employée de mon entourage m'a raconté son expérience dans une ancienne entreprise. Son récit m'a glacée : journées de 14 heures, impossibilité de refuser des appels à tout moment, vacances annulées sans préavis, humiliation publique… le tout sous la menace constante d'un licenciement.

que je ne pouvais pas me permettre . J'ai réfléchi à ses paroles pendant des jours.

Où se situe la frontière entre l’emploi abusif et le travail d’esclave moderne ?



Les visages de la maltraitance normalisée

J'ai observé des situations dérangeantes tout au long de ma carrière : des gens dormant dans des bureaux pour respecter des délais impossibles, des collègues manquant des événements familiaux cruciaux en raison d'exigences professionnelles injustifiées et des professionnels brillants développant des problèmes de santé en raison d'une pression constante.

Le plus absurde, c'est la façon dont nous avons normalisé ces conditions. Nous les célébrons même. Nous qualifions de « passionnés » ou d'« engagés » ceux qui sacrifient leur bien-être fondamental pour leur travail. Nous confondons exploitation et dévouement.


Un continuum de contrôle et de coercition

En écoutant des histoires comme celle de mon ancien collègue, j'ai compris qu'entre un travail décent et

Le travail des esclaves n’existe pas comme un abîme, mais plutôt comme un continuum.

Le travail forcé, tel que défini par l'OIT, implique le recours à la coercition, à la menace ou à la tromperie pour contrôler une personne et exploiter son travail. Mais n'y a-t-il pas un élément de coercition lorsqu'une personne accepte des conditions abusives par crainte de perdre ses moyens de subsistance ? N'y a-t-il aucun contrôle lorsqu'une disponibilité absolue est exigée sous la menace de conséquences professionnelles ?

La différence est une question de degré et non de nature.


Le piège de la liberté apparente

« Mais ils choisissent de rester », j'entends parfois dire comme excuse. Cette affirmation ignore les réalités économiques et sociales qui limitent nos options.

Lorsque les alternatives se font rares, que les dettes s'accumulent ou que les responsabilités familiales deviennent pressantes, la « liberté » de refuser des conditions abusives devient illusoire. C'est précisément cette vulnérabilité qu'exploitent les employeurs abusifs et les trafiquants d'êtres humains.


Mon engagement en tant que témoin

En tant que professionnel, j'ai décidé de ne pas fermer les yeux. Je ne peux pas normaliser les pratiques qui portent atteinte à la dignité humaine, qu'elles soient extrêmes (le travail forcé) ou « acceptées » (le travail abusif).

Cet engagement se traduit par de petites actions quotidiennes : remettre en question des délais impossibles,

rejeter la culture du sacrifice personnel comme valeur, défendre de véritables espaces de repos et surtout, être attentif aux signes d’abus dans mon environnement professionnel.


Avez-vous été témoin de situations où la frontière entre travail abusif et exploitation s'estompe ? Quelles petites actions pouvons-nous entreprendre pour promouvoir des environnements de travail respectueux de la dignité humaine ?

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Ce blog est complété par le programme de micro-apprentissage « Modern Slave Labor », que j'ai développé dans le cadre de mon engagement à promouvoir des pratiques commerciales éthiques respectueuses des droits de l'homme.

 
 
 

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